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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 14:16
Protestation Vidéos et Pétition

 

NAGPRA a été promulguée afin de faciliter les droits de base des peuples autochtones aux États-Unis afin de récupérer leurs morts, est -il un droit plus fondamental de l'homme ?

 

 

-------------

C'est un sujet qui me touche profondément !

A l'heure où les profanations de sépultures nous révoltent ,

ici ou ailleurs, comment peut-on éviter cette question ?

Il y a eu des restitutions - pas assez -, toutefois :

 

 cette demande n'est pas  acceptée   

car "culturellement non identifiables" !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Pétition : http://www.petitiononline.com/remains/petition.html

 

 

On en parle depuis bien longtemps et il me semble que c'est bien trop long pour accéder à leur demande !

Vous pouvez LIRE  également les lettres ouvertes de M.University of Michigan ( affaires publiques )

 

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 14:00

Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l’ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n’utilisons que le bois mort.  NOUS LE PEUPLE de JD Challenger

 

 L’homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L’arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ». Mais il l’abat et le débite. L’esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu’à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l’homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit « Arrête, tu me fais mal ». Mais l’homme blanc n’y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu…

 

Comment l’esprit de la terre pourrait-il aimer l’homme blanc?…

Partout où il la touche, il y laisse une plaie.  

 

Parole Wintu

 

AMAZONIE Mato Grosso juin 2006AMAZONIE secteurs déboisés de-2002-2006

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 16:10

 PEUPLEMENT AMERICAIN hypotheses differentes

 

 

 


Le peuplement des Amériques est depuis longtemps sujet à débats.
La discussion principale concerne la date, le chemin, les moyens empruntés par les premiers hommes pour conquérir les Amériques. La majeure partie des scientifiques penche pour une arrivée par la terre, alors qu'une minorité évoque une colonisation par voir maritime. Mais d’où viennent les premiers américains ?

( même si je ne me pose pas vraiment la question ! -pourquoi ne serait-il pas là dès le début? - mais pour l'exposé a présenté aux enfants , je me base sur des faits ... pourtant ,  la question est toujours d'actualité, semble-t-il ! ? )

 

En 1859, le père José de Accosta pense que les habitants des Indes occidentales sont peut-être les enfants de chasseurs provenant d'Asie.
En 1884, Ernest Haeckel imagine lui que les amérindiens sont les descendants d'une immigration sibérienne.
En 1926, l'anthropologue Alès Hrdlicka affirme que les Amériques ont été colonisées par bateau 4000 ou 5000 ans avant notre ère.

 

 

 



Les différentes théories sur le peuplement du continent américain.


1 - Le passage à pied par le détroit de Béring
Jusqu'à la fin des années 90, la théorie dominante était que les hommes avaient commencé la colonisation des Amériques à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 13 000 ans. Ces groupes humains ("Clovis culture"), qui étaient de bons chasseurs, avaient suivi des troupeaux de la Sibérie à l'Alaska sur une langue de terre gelée à travers le détroit de Béring, puis progressivement s'étaient propagés vers le sud. Les premiers hommes auraient profité d'un corridor interglacier à l'est des montagnes Rocheuses.
Pour confirmer cette hypothèses, aucun élément archéologique de la culture Clovis n'était daté de plus de 13 000 ans, à l'époque...

 

 

2 - Le cabotage le long du détroit de Béring
Une autre théorie émerge depuis les années 2000. Les premiers colonisateurs du continent américain seraient venus en bateau (ou en radeau) en suivant de près la côte du détroit de Béring. Ils auraient pu se nourrir le temps du voyage en pêchant et en capturant éventuellement des proies lors de brefs accostages quand la côte le permettait.
Pour l’instant aucun vestige d’embarcation n’a été retrouvé qui permettrait d’étayer cette théorie. La matière même du « bateau », à savoir le bois, a très peu de chance de se fossiliser sur une période aussi longue.
Cette hypothèse présente au moins un avantage : la navigation permet de limiter le temps nécessaire aux premiers pour conquérir le continent américain du nord au sud.

 

La traversée des océans
Se basant sur des ressemblances culturelles ou physiques, de nouvelles théories sont apparues, impliquant des traversées maritimes beaucoup plus longues.

 

3- La traversée de l’Atlantique
Trouvant des ressemblances entre la culture Clovis (américaine) et le Solutréen (européen), des scientifiques ont émis l’hypothèse d’une traversée de l’Atlantique en bateau. Si cette traversée est possible techniquement*, on peut s’interroger sur la motivation des hommes préhistoriques… Walter Neves est l'un des ardents défenseurs de cette hypothèse.

 

4 - La traversée du Pacifique
La similitude de certains caractères sur des fossiles d’Amérique du Sud et les aborigènes australiens a permis d’imaginer qu’une traversée de l’océan Pacifique pouvait être à l’origine de la colonisation.
Dans les 2 cas, pour préparer ce type de voyage, il faut estimer la quantité d’eau et de nourriture (non périssable) qui permette de tenir toute la traversée. Comment des hommes qui partaient dans l’inconnu ont-ils pu savoir ce qui les attendaient ? Par ailleurs les preuves que les hommes de l'époque maîtrisaient la construction de bateaux et la navigation n'ont pas encore été fournies

 

Toutes ces théories ne sont pour l'instant pas suffisamment étayées pour que l'une d'elles puisse être acceptée par l'ensemble des chercheurs.

 

( le Net : sur homidides.com)

 

                LUZIA crâne      

 

LUZIA : Le squelette de Luzia a été découvert sur le site de Lapa Vermelha au Brésil en 1995. Il était enfoui sous 12 mètres de terre. Les restes fossile de cette femme de 20 à 25 ans sont assez complets ce qui a permis de déterminer qu'elle mesurait un peu plus d'un mètre cinquante(...)

 

 

 

                   

 

KENNwick-visage-reconstitueHOMME DE KENNWICK :Découvert le 28 juillet 1996 au nord-ouest des Etats-Unis

près de la rivière Columbia. Les datations effectuées sur le squelette indique un âge

compris entre 9200 et 9600, ce qui en fait l'un des plus anciens américains fossilisés. 
L'étude de l'homme de Kennwick montre des traits caucasoïdes, donc proche des européens (...)

 

 

PREMIERS%20HOMMES MAP

 

 


La classe de CE 2 a étudié cette année l'époque de la Préhistoire, l'évolution de l'Homme ... ils ont été très interessés par l'Histoire des Amérindiens, beaucoup de questions posées, pertinentes même....

C'est fascinant ! Pourquoi les Indiens vivaient comme ça, alors que Christophe Colomb était comme nous? Pourquoi ils n'ont pas inventé des micro-ondes, la roue, le chaudron ? Mais la peau de cuisson ( d'où le fameux chaudron!) ne brûle pas ? et pleines d'autres, passionnantes ! Inutile de vous dire que " mon plan de présentation" n'a pas été suivi , il a fallu passer du "chaudron" à la chasse, puis des os des hameçons au bison .... Finalement, nous avons pu parler de beaucoup de choses, chacun est reparti avec le nom de son animal-totem (Français et Lakota) aprés avoir dansé la "Round Dance" sur la musique de Takini.

Et... j'ai adoré ça !!!! 

NIAWEN OKWAHO ... MERCI à vous tous...

le plus beau cadeau est de Partager , je suis comblée ...

 

DES BISOUS              TOKSA AKE

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 00:02

DRAKKAR vikingsEn préparant l'exposé pour les enfants, j'ai fait quelques découvertes - j'adore! - Je me rends compte que l'origine des Amérindiens n'a toujours pas été confirmé (!!) et même, de nouvelles suppositions , en tout cas 2 que je ne connaissais pas!

 

C'est curieux comme certains se déménent pour connaitre le "profil génétique" des Indiens d'Amérique , puisque de toute maniére,

ILS sont les Premiers Américains.

 

Tout ça pour partager avec vous cette superbe carte : VINLAND MAP , que je trouve superbe. Les Vikings ont peut-être une "vue étroite" de l'Amérique mais franchement, de sacrés navigateurs !!!!

 

VINLAND MAP les Vikings

 

... et vous! qu'en pensez-vous ?

 

DES BISOUS            BELLE ET DOUCE NUIT

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 22:09

Les hommes continuérent à fouiller le village.

 DEER creek falls note cardDans la hutte qui servait d'entrepôt, ils découvrirent des glands et des paniers de saumon séché ; dans la hutte-cuisine, prés du petit foyer , outre les habituels ustensiles de cuisine yahi, un bâton pour faire du feu par friction; dans les autres huttes, des outils à fabriquer des pointes de fléches , un piége à daims, un arc, des flèches, des carquois, un harpon à deux dents, des paniers, des mocassins, des peaux tannées et une ample robe en peau de chat sauvage.

Ils s'emparérent de tout ce qui était amovible, même de la nourriture, et, avec une insensibilité si profonde qu'on en cherche en vain les raisons, emportérent leur butin en guise de souvenir. Merle Apperson, lui, ne participa pas à ce pillage .

Il aurait voulu emmener la vieille femme jusqu'à leur camp, mais les autres s'y opposérent. Il voulut alors laisser un présent , quelque chose, en signe d'amitié, mais il ne trouva rien qui en valût la peine dans ses poches, et personne d'autre ne fit le moindre geste.

Apperson ne put pas retourner à WOWUNUPO ce jour-là, mais il le fit de bonne heure le lendemain, très tourmenté par l'idée qu'ils avaient la veille commis un véritable crime. La vieille femme n'était plus là, et il n'y avait aucune trace des Indiens , pas même des empreintes ou quelque signe qui eussent pu montrer dans quelle direction ceux-ci étaient partis. 

 

Le 5 septembre 1911, alors que les journaux, qui ne parlaient que de la découverte d'ISHI , rappelaient l'épisode du village trouvé en 1908, un des géométres, Robert HAckley, écrivit à Waterman, précisant que "si ces malheureux innocents ont été chassés de chez eux , le discrédit n'en retombe pas tant sur les techniciens que sur les éleveurs  et les cow-boys qui accompagnaient le groupe et qui, pensant avoir un compte à régler àcause des vols dont ils disaient avoir été victimes , prirent les choses en main sans nous demander notre avis" .ISHI en 1914

Presque tout ce qui fut pris au cours de cette triste matinée se trouve maintenant dans la collection " ISHi " du muséum, où l'ensemble tient facilement dans une petite vitrine.  Il s'agissait pourtant de la totalité des moyens d'existence de quatre personnes !!!

(...)

 

Depuis cette matinée de 1908, où se situe l'invasion de Wowunupo, personne, pas même ISHI, ne vit jamais la soeur d'Ishi ni le vieil Indien.  ISHI était persuadé qu'ils n'avaient pas survécu longtemps. Chacun s'était sauvé de son côté, mais si la soeur d'Ishi n'était pas morte rapidement, ISHI et elle eussent fini par se retrouver, puisqu'ils avaient la même connaissance des lieux familiers où ils avaient des chances de se rencontrer. ISHI pensait que si, en dépit de ses recherches, il n'avait pas trouvé trace de sa soeur ni du vieillard, c'est ou bien que ceux-ci s'étaient noyés - la traversée de Deer Creek est glissante et dangeureuse- ou bien qu'ils avaient été mangés par un ours ou par un puma.

Photo LO 2434Ainsi raisonnait ISHI, et il semble qu'il avait eu raison. ISHI parvint à transporter hors d'atteinte sa mére des tentatives sincéres d'Apperson pour la retrouver.  Il semblerait qu'il l'ait emmenée à Waganupa; une des premiéres tentatives de conversation d'ISHI avec Waterman fit intervenir une pantonime qui suggérait une femme penchée sur un feu , jetant des pierres chauffées dans un panier à cuisson et préparant la bouillie de glands.

< Poukka-poukka-poukka> , faisait ISHI en imitant le bruit de la cuisson et en pliant et soulevant son doigt pour représenter les bulles venant  éclater à la surface de la bouillie en ébullition. Waterman ne put que conjecturer la signification de cette mimique . Ishi racontait-il quelque chose qui vait trait à sa mére, ou essayait-il seulement d'indiquer à Waterman le sexe de la personne dont il parlait?

 

ISHI et sa mére restérent ensemble jusqu'à la mort de celle-ci, qui arriva peut-être quelques jours seulement aprés l'invasion du village. Ensuite, il se retrouva seul, sans un compagnon, pendant le reste de sa vie cachée, c'est-à-dire de novembre 1908 , peut-être, à août 1911. Le fait qu'Ishi ait eu à cette derniére date les cheveux flambés court en signe de deuil témoigne d'un ou de plusieurs décés dans sa famille, mais il a pu mener un deuil prolongé.

 

ISHI et son peuple sont au bout de leur ultime retraite. A peine perceptible, la derniére trace d'un peuple libre se perd dans le chaparral, à un jet de pierre de WOWUNUPO MU TETNA. 

TRAIN EN HIVER à deercreek 

 

La porte de la prison s'ouvre. ISHI, habillé par la "civilisation" , vêtu d'un pantalon, d'une chemise et d'une veste - il ne porte pas encore de chaussures- hésite . Au loin, un train siffle avant de s'arrêter à la petite gare d'Oroville, d'où il va emmener ISHI vers l'inconnu, vers de nouvelles expériences, vers de nouvelles amitiés. 

Soucieux, plein d'appréhension devant cette réalité nouvelle qui s'offre à lui, ISHI s'engage ; déjà, un mythe commence à se tisser autour de lui .

La face noire du Démon de l'homme blanc se précipite vers le quai en crachant des gerbes d'étincelles et des nuages de fumée, dans l'assourdissement de son gémissement caverneux. Aujourd'hui, même si Ishi avait déjà vu et entendu, de loin, le Démon il est inquiet... jamais vu de si près.LOCOMOTIVE

Pendant le voyage , ISHI ,assis, ne bouge pas . Il est interessé par la vitesse du train, par le défilé rapide, derriére la vitre, des montagnes, des champs et des maisons. Il fuit le regard des étrangers, en ne les regardant pas,il supprime leur proximité gênante.

 

 

 

L'arrivée à San Francisco... Ishi quitte à regret le train , mais d'autres merveilles l'attendent , la traversée de la baie de San Francisco et une longue promenade en tramway jusqu'au muséum d'anthropologie.

  TRAMWAY-San Francisco-Downtown

ISHI a couvert plus de chemin que les kilométres qui le séparent du canyon de Deer Creek. Il est 23.00 H le 4 septembre 1911, jour de la fête du Travail, quand Ishi arrive au terme d'un voyage qui l'a mené de l'âge de pierre en plein dans le tumulte et l'éblouissement de l'âge du fer, dans un univers d'horloges, d'heures et de calendriers, d'argent, de travail et de salaire, de gouvernement et d'administration, de journaux et d'affaires.

 

san francisco1776 

 

 

 

 

ISHI est désormais un homme des temps modernes, un citadin défini par son domicile.

( à suivre , heu...+ tard!)

 

San Francisco aprés tremblement de terre de 1906

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 12:56

" Le monde d'Avatar en VRAI " ...

ce titre ne laisse pas indifférent,

surtout aprés avoir découvert le film " AVATAR " !!!

 ARUANA

CLIC sur le drapeau d'ARUANA : lien direct

 

 

Pourtant, des hommes se battent tous les jours, depuis plus de 20 ans

pour sauver la forêt d'Amazonie , leurs traditions, leur mode de vie...

CAUSE

la construction d'un certain barrage : "le Belo Monte" qui va détruire

des centaines de km2 de forêts , empoisonné la terre et l'eau, 

tué le Vivant : végétal, animal , minéral...

 

RAONI se bat depuis longtemps pour sauvegarder Sa terre, son Monde ,

coude à coude avec de nombreuses autres tribus qui s'impliquent tout autant, quitte à  déclarer la guerre à l'Homme Blanc !

 

( cette vidéo est de mauvaise qualité d'images mais elle vaut le coup ! )

 

 

L'Homme Blanc va t-il  enfin

 COMPRENDRE, ENTENDRE,

 ECOUTER, VOIR....

 

 

AVATARJe laisse la parole à ses hommes

pour qui j'ai une immense admiration

nous leur devons LE RESPECT ...

 

RESPECTER NOTRE TERRE MERE EST UN MESSAGE QUI SE TRANSMET DEPUIS DES GENERATIONS EN PAYS AMERINDIEN...

INDIENS D' AMAZONIECLIC sur la photo " Harmonie" pour visionner " Le monde d'Avatar en vrai" ,

émission diffusée le 17 mai ( vidéo pour 1 semaine , 50secondes de PUB !!! SORRY...)

 

 

 

ALORS, POURQUOI  PAS NOUS ?????

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 00:42

ISHI hutte native

 

   Wawunupo mu tetna :

 la Cachette de l'Ours Grizzly

 

 

 

Dans le village proprement dit, on n'avait pas touché aux arbres, se contentant de dégager quelques espaces entre les buissons, de telle sorte que le camouflage était presqaue total. Des sentiers à peine marqués réunissaient les maisons, et encore cheminaient-ils presque partout sous le feuillage. La construction la plus à l'est était une toute petite hutte faite de perches nouées ensemble et tendues de branches de laurier. En forme d'A , elle avit l'air d'un arbre , avec ses branches habilement disposées... En aval de la premiére hutte se trouvait un grand pin à l'ombre duquel on avait creusé un "réservoir" rectangulaire d'un métre vingt de longueur et de profondeur, qu'on bourrait de neige l'hiver pour avoir de l'eau sous la main. Le sentier qui serpentait à travers le village passait devant un énorme laurier qui s'étalait au ras du sol, et menait à une deuxiéme cabane, faite d'un châssis de bois flotté tendu de vieilles toiles à bâche prises à des chariots et durcies par la fumée. C'était là qu'on fumait le saumon et qu'on préparait le charqui , les longues laniéres de viande séchées au soleil. Au nord du fumoir, sur un sentier divergent, se trouvait la cuisine, une hutte abritant le foyer, les pierres à broyer les glands, les paniers et les pierres de cuisson, les cuillers et les spatules. Construite dans un creux peu profond,elle était couverte d'un toit de broussailles qui faisait écran contre le soleil et la pluie, mais dont le rôle principal était de diffuser la fumée pour l'empêcher de s'élever en une spirale bleue révélatrice. Photo LO 2427

Un autre sentier menait à une autre construction en A, solidement liée avec des bandes d'écorce et recouverte de laurier. C'était l'habitation principale, la mieux construite et la mieux camouflée, et la taniére du vieux grizzly en faisait partie. Malgré l'espace restreint , c'était un endroit où les 5 survivants pouvaient se tenir et dormir au sec et au chaud quand il faisait froid et que la tempête faisait rage dehors. C'est là qu'on gardait les capes d'ours ou de raton laveur et les couvertures de peaux de lapin.

Non loin de la maison d'habitation, il y avait encore une retraite ombreuse qui était l'atelier d'ISHI. C'est là qu'il fabriquait ses arcs et ses pointes de flèches.

 

Rien ne trahissait que Wowunupo fût occupé...

Les lunes de brume, de nige, du renouveau, de chaleur et de récolte arrivaient et passaient. A la premiére lune de la récolte, les 5 clandestins se rendaient furtivement à Waganupa, en une expédition difficile et risquée qui leur permettait d'échapper à la chaleur sans un souffle du canyon et de remplir leurs paniers dans la haute montagne. Personne ne les vit jamais au cours de ce déplacement annuel.

 

Dans le ranch des Speegle, au mur de la cuisine, les feuilles de l'éphéméride s'envolaient une à une, et le vieux calendrier fut remplacé douze fois.

 

Les 5 vivaient toujours dans la cachette de l'Ours: ISHI, sa mère, sa soeur , un vieillard  et un homme plus jeune, ces deux derniers sans lien de parenté avec les trois premiers.

Puis le plusjeune mourut ; dans les derniéres années de la retraite, les 2 vieillards ne durent jamais s'éloigner beaucoup du village, tandis qu'ISHI et sa soeur parcouraient les creeks et les montagnes, pêchant, cueillant, posant des piéges, chassant et ramassant tout ce qu'ils trouvaient. Vers la fin de 1906 , une cabane reçut la visite d'un cambrioleur; les rumeurs sur les Indiens sauvages reprirent de plus belle. On n'en avait vu aucun , pourtant, mais l'alerte était donnée. Quelques mois aprés, la compagnie d'électricité Oro Light and Power, envisageant la construction d'un barrage, envoya des techniciens sur place pour étudier la réalisation d'un canal ; dans la fin d'aprés midi du 9 novembre 1908, deux ingénieurs remontaient vers le camp, sans parler et en marchant silencieusement, lorsque arrivés à une crique sablonneuse , ils virent un Indien nu qui pêchait au harpon sur un rocher situé en plein milieu du courant.

Cet Indien était ISHI.

Photo LO 2434 

Une seule personne au camp  écouta leur récit avec attention - les autres se moquérent en les traitant de tenderfeet ( des bleus) - c'était le guide qui accompagnait les techniciens. Le lendemain matin, il descendit la rive sud du creek; il avait déjà fait un certain chemin quand une fléche siffla au-dessus de sa tête. Il fit demi-tour, ses soupçons confirmés et rejoignit l'équipe. Les géométres-arpenteurs qui dégageaient le tracé du canal le long de Deer Creek,le tracé qui les menait à travers le surplomb sur lequel était bâti  Wowunupo . Le même jour, à dix heures, l'équipe déboucha en plein dans le village. Ces habitants avaient certainement observé l'inquiétante activité ; en cas de découverte, ils avaient leur plan... Les Blancs ne virent pas ISHI ce matin-là, mais ils aperçurent le temps d'un éclair sa soeur et le vieil homme s'appuyant sur elle.

Les Blancs fouillérent le villag et trouvérent la mère d'Ishi sous un tas de peaux et de guenilles. Son visage était creusé de rides profondes, ses chevaux blancs étaient trés courts, en signe de deuil, elle semblait partiellement paralysée, et ses jambes étaient enveloppées de bandes de peaux de daim.

Elle tremblait de peur devant eux; ceux -ci essayérent de lui parler...

Le guide lui demanda avec compassion : " Muy malo ?"

"Malo, Malo" répéta-t-elle alors. (...)

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 13:25

Le très beau havre

 

CARAVELLEla dauphineChassés d'Italie par les troubles de la péninsule, de nombreux Italiens avaient transporté en France leurs maisons de banque et de commerce. Parmi eux, des financiers étaient prêts à soutenir la recherche d'une voie vers le Cathay , pays de la soie qu'on situait alors en Chine septentrionale. C'est ainsi que se noua à Dieppe, où les Florentins de Rouen avaient de gros intérêts , l'accord entre l'armateur et banquier Jean Ango et Verrazano, marin toscan connu pour ses voyages en Méditerranée.

 

Après un premier échec en 1523, Verrazano entreprit un second voyage avec une seule caravelle, La dauphine, cinquante hommes et des vivres pour 8 mois. Il toucha d'abord la Caroline du Nord actuelle en mars 1524, descendit vers le sud puis remonta le long des côtes - Virginie, Delaware, New jersey, baie de New York, Maine et enfin Terre-Neuve . Il regagna Dieppe en juillet 1524, d'où il rédigea un rapport à destination du roi François 1er , lui décrivant cette nouvelle terre qu'il avait baptisée Francesca en son honneur.

 

De la côte Est de l'Amérique, en effet, on ne connaissait à l'époque que Terre-VERRAZANOneuve et la FLoride, qu'on croyait être des postes avancés du Cathay. On ignorait encore que ces terres constituaient à elles eules un continent, détaché de l'Asie.

Homme de la Renaissance, lettré et scientifique, Verrazano rapporte de son voyage non seulement des descriptions précises et fines des sites et de leurs habitants, mais des conclusions percutantes sur ce monde qui s'ouvre à lui - en lui barrant la voie de l'Asie :

< Une terre ignorée des anciens a été découverte de nos jours. Un autre monde, distinct de celui qu'ils ont connu, apparaît avec évidence...>

Déterminé à trouver le passagevers l'Asie, Verrazano repartit en 1528 et pèrit corps et biens.

 

 

NarragansettBaySunset small 

 

  Le texte qu'on va lire constitue la premiére description connue du site de ce qui sera New York; et des Narrangansetts, à la hauteur du Newport actuel, sur l'île qui fait face au Rhode Island ( Aquidneck Island). A l'évidence, ces indigénes le séduisent. Leur beauté, leur grâce et leur élégance attestent d'une société riche en arts et en techniques multiples - agriculteurs savants, chasseurs efficaces - et d'une vigoureuse vie communautaire.

 

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Francois1erCourminiRelation du voyage de la Dauphine à François

1 er , roi de France.

terre d'Angoulême, baie de Sainte-Marguerite, fleuve Vendôme, l'Île de la Reine-Louise.

 

<< Nous parvînmes ensuite à une autre terre, éloignée de quinze lieues de la susdite île, et y trouvâmes un très beau port. Nous n'y avions pas encore pénétré que nous vîmes des indigénes , montés sur une vingtaine de barques, venir vers le navire avec des exclamations de surprise. A une distance d'une cinquantaine de pas, ils s'arrêtaient, considérant le bâtiment, nos visages et nos habits. Puis, en signe d'allégresse, tous ensemble poussaient un grand cri. Lorsque nous les eûmes rassurés quelque peu en imitant leurs gestes, ils s'approchérent assez pour que nous puissions leur jeter des grelots, des miroirs et autres objets de pacotille. Ils prirent ces objets, les regardérent en souriant et montèrent sans crainte à bord.

Parmi ces indigénes se trouvaient deux rois de la plus belle taille et de la corpulence la plus avantageuse. L'un d'eux était agé d'une quarantaine d'années, l'autre avait vingt-quatre ans. Ils étaient vêtus de la maniére quivante. Le plus âgé avait sur le corps une peau de cerf, habilement damassée de broderies. Sa tête était nue et ses cheveux noués sur la nuque. Une large chaîne ornée de nombreuses pierres de couleur entourait son cou. Le jeune roi était accoutré d'une maniére analogue.

Cette race est la plus belle et la mieux policée que nous ayons rencontrée au cours de notre expédition.Plus grands que nous, les hommes ont le teint bronzé. Certains sont un peu plus pâles, d'autres un peu plus colorés. Leur visage est allongé, leurs chevaux , dont ils ont le plus grand soin, sont longs et noirs. Leurs yeux sont noirs et vifs et leur physionomie douce et noble. Je ne parlerai pas à Votre Majesté des autres parties de leur corps : elles sont dignes des hommes les mieux proportionnés.

Les femmes sont également bien faites et belles. Elles sont fort grâcieuses, ont l'air agréable et l'aspect plaisant. Leurs moeurs et leur conduite sont, comme chez toutes les femmes , celles qu'inspire la nature humaine. Elles vont nues, comme les hommes, avec une simple peau de cerf brodée. Quelques-unes porent aux bras de superbes peaux de loups-cerviers. Leurs têtes sont découvertes et ne sont ornées que de tresses formées par leurs cheveux qui pendent de part et d'autre de la poitrine. Quelques-unes sont cependant coiffées à la façon des femmes de l'Egypte et de la Syrie: ce sont celles qui ont atteint un certain âge et sont mariées.

Hommes et femmes portent des pendants d'oreilles à la maniére des Orientaux, notamment des lamelles de cuivre ciselé, métal que ce peuple met à plus haut prix que l'or. Ce dernier métal en effet n'est pas apprécié; il est même tenu pour le plus méprisable à cause de sa couleur, le bleu et le rouge étant surtout goûtés. Parmi les présents que nous faisions à ces indigénes, les grelots, la verroterie et les colifichets à mettre aux oreilles et autour du cou étaient les plus prisés. Ils n'avaient aucune estime pour les draps de soie, l'or... Il en était de même des métaux tels que le fer et l'acier. A plusieurs reprises, ils témoignérent qu'ils n'avaient pas d'admiration pour les armes que nous leur montrions... Ils ne se souciaient pas d'avantage de recevoir des miroirs: lorsqu'ils s'y étaient regardés ils nous les rendaient en riant.

Ces indigénes sont fort généreux et donnent tout ce qu'ils possédent(...) .

Allant plus loin, nous vîmes les habitations de ce peuple. De forme circulaire, elles ont de quatorze à quinze pas de tour. Formées de demi-rondins de bois, elles sont séparées les unes des autres sans aucun souci architectural. Les paillassons habilement tressés qui les couvrent les abritent de la pluie et du vent... Ils transférent leurs habitations d'un lieu à l'autre , suivant les avantages du site et le temps qu'ils y ont déjà passé.

Ils emportent seulement les paillassons, ayant ailleurs d'autres demeures construites.

Dans chacune de ces habitations vit le père et sa trés nombreuse famille: nous vîmes en effet dans l'une d'elles jusqu'à 25 ou 30 personnes... Ils mangent des légumes qu'ils cultivent avec beaucoup plus de soins que les autres peuplades, en tenant compte, lors des semailles , de l'influence de la lune, de la naissance de la Pléiade et de beaucoup d'autres règles indiquées par les anciens. Ils vivent vieux et sont rarement malades. S'ils sont blessés, ils se soignent eux-mêmes , sans exhaler une plainte. Ils meurent généralement de vieillesse. Nous les croyons fort affectionnés et serviables envers leurs proches, car ils se lamentent fort durant les adversités dont souffrent ceux-ci et leur rappellent leur félécité lorsqu'ils sont misérables.

 

 

Dans les familles, lorsque l'un d'eux est sur le point de mourir , ses proches font entendre longuement la plainte sicilienne accompagnée de chants.

...Nous ne pûmes rien apprendre... de la religion des peuples que nous avons rencontrés et dont nous ignorons la langue. Il nous parut qu'ils n'avaient aucune loi ni aucune croyance, qu'ils ne connaissaient ni cause premiére ni premier moteur; qu'ils n'adoraient ni le ciel ni les étoiles, ni le soleil ni la lune, ni les autres planétes; qu'ils ne se livraient à aucune espéce d'idolâtrie. Nous ne vîmes point qu'ils fissent des sacrifices ou des priéres ou qu'ils posséâssent des temples ou des lieux réservés au culte. Nous croyons qu'ils n'ont aucune religion et qu'ils vivent en toute liberté par suite de leur totale ignorance. Ils sont en effet aisés à persuader et ils imitaient le zéle et la ferveur avec lesquels ils nous voyaient remplir les pratiques chrétiennes...>>

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?????? !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ?????? NEW YORK d'aujourd'hui

 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 00:26

La fin d'une nation libre

 

ISHI PORTRAITLes années s'écoulérent.

On n'entendait plus parler des Yahi, et les  "provocations" des Indiens semblaient être du domaine du passé.

Dans la vallée, les nouveaux venus se rassuraient les uns les autres: les Mill Creeks qui avaient pu survivre à l'extermination étaient morts depuis longtemps. D'autres, moins convaincus, pensaient qu'un mouvement furtif dans la broussaille pouvait aussi bien trahir la présence d'un "sauvage" que celle d'un daim ou

d'une caille. Les choses avaient changé, l'arriére pays se peuplait.

 

En 1884, des ranches, des scieries et de petites colonies permanentes que reliait un réseau de routes et non plus de simples pistes, poussaient comme des champignons. A la même époque, la clandestinité totale commença à se fissurer. Aprés douze années d'interruption, les Yahi reprirent leurs raids. Ils avaient déjà perdu alors la plupart de leurs chasseurs, et la chasse comme la cueillette devenaient de plus en plus maigres, de plus en plus risquées aussi, du fait que les alentours de Mill Creeks s'ouvraient toujours plus aux nouveaux ranches, aux nouvellles routes et à une nouvelle population blanche.  Des veaux disparaissaient, c'était là une signature indubitablement indienne, de même que le cambriolage de huttes , vidées de leur contenu sans toucher aux boîtes de conserves. Tout le monde savait que seuls les Yahi volaient farine et orge sans prendre les conserves de maïs et de haricots.g523vvp0

Avec le recul, la réaction des éleveurs peut paraitre bizarre: le vol des provisions les irritait plus que celui du bétail. Qu'un mouton, qu'un veau disparût, son propriétaire enregsitrait une perte, mais quand une hutte était vidée de ses réserves de provisions, c'était la bonne marche de l'élevage qui en souffrait, et le manque à gagner s'ajoutait à la perte.

 

En effet, en prévision du roundup, du rassemblement annuel du bétail, on montait dans les huttes de la montagne de fourrage pour les chevaux, et des provisons pour les hommes: haricots, café, sucre, bacon,farine et conserves. Si un cow-boyà la recherche des bêtes éparpillées se trouvait entrainé dans des régions reculées et difficiles de la montagne, l'usage l'autorisait , en cas de besoin, à s'approvisionner dans n'importe quelle hutte , qu'elle appartint ou non à son employeur. Si les Yahi étaient déjà passés par là , le cow-boy ne trouvait ni orge pour sa monture,ni farine pour lui même.

 

CABANE BOISA partir de 1890 environ, ISHI et les deux ou trois de ses compagnons qui étaient en mesure de participer aux raids devaient savoir exactement quand tel convoi de bêtes de somme ravitaillait telle hutte, car certaines de ces huttes furent cambriolées avec une grande régularité pendant plusieurs années. Les yahi savaient les risques encourus, mais c'était au printemps que les convois montaient dans la montagne, c'est-à-dire à cette époque de l'année où le sol était recouvert de neige et où le petit groupe des survivants connaissait la famine la plus cruelle.

 

Les raids, qui avaient repris en 1884, cassérent brusquement et inexplicablement dix ans plus tard, comme ils avaient commencé.

Le silence recouvrit une fois de plus les canyons déserts, et les histoires de "sauvages" qui avaient refleuri perdirent de nouveau toute crédibilité.

Pour les survivants Yahi eux-mêmes, ces 10 années de raids furent l'ultime phase de résistance avant leur derniére retraite. 

Ils avaient essayé de s'installer sur Mill Creek et d'y maintenir un espace vital qui comprenait les cours supérieurs de Mill Creek et de Deer Creek, avec une zone intermédiaire d'arêtes, de champs et de cours d'eau de moindre importance. CHARIOTComme la pression des envahisseurs blancs se resserait de façon intolérable, ils essayérent d'emplir leurs paniers dégarnis avec la farine, le grain et les moutons des Blancs, une nourriture d'importation et de seconde qualité certes, mais qui avait le mérite de se trouver sous la main. 

Ce fut un autre échec.

Ainsi commença la derniére retraite , le repli sur Deer Creek. 

 

On pense que les Yahi ne furent que cinq à effectuer ce repli de Mill Creek à Deer Creek, en une retraite dont chaque pas dut être un déchirement , l'abandon d'une parcelle de la patrie géographique, ici un bois de chênes, là un pré, un emplacement de pêche, un terrain de chasse.

 

LowerDEERCreekFalls2Lorsque enfin ils posérent leurs paniers , ce fut dans le seul endroit qu'ils pouvaient encore avec quelque raison considérer comme leur appartenant ,et occuper dans une sécurité relative: deux bandes de terrain séparées mais voisines, sur la rive sud du canyon de Deer Creek.

Chacune d'elles avait environ 800 m de large sur 5 km de long.

Les Yahi connaissaient parfaitement le pays.

 

C'est d'ailleurs à cet endroit que naquit ISHI. 

 

Mais à la fin du siécle dernier, les Yahi ne pouvaient pas retourner à ces anciens sites trop exposés à la vue, par dessus et du côté nord, et ils se contentérent de construire 2 minuscules villages .

 

Wowunupo- la cachette de l'Ours- est situé sur un étroit surplomb qu domine leDEER creek falls note card creek de plus de 150 m , au seul endroit possible où l'on puisse rêver d'accrocher un abri ;

les arbres poussent haut le long de cette sorte d'auge, lui fournissant de l'ombre et l'abritant à la vue d'en bas et d'en face.

Du surplomb jusqu'à la bouche du canyon qui se trouve 30 m plus haut, ce n'est que paroi nue,lisse et impraticable, qui protégeait parfaitement le village.

 

 

(... à suivre...)    

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 20:01

La longue clandestinité

L'époque de la Guerre de Sécession, de l'assassinat de Lincoln et de l'invasion du Sud vaincu par une autre armée, celle des hommes d'affaires politicards de la Reconstruction vit la tension entre Indiens et Blancs en Californie atteindre au paroxysme de la terreur et de la violence.
Ce sont aussi les années où un petit garçon de nom de ISHI apprit de ses parents et des anciens de sa tribu les arts, les techniques, le langage, les usages, les lois et la religion du peuple Yahi. Avant d'engloutir complétement ce peuple, la terreur et la violence devaient former la toile de fond de cette enfance.
Ceux des Yahi qui avaient survécu à la premiére décennie de la Ruée vers l'Or vivaient encore dans leurs anciens villages, mais ils y étaient  plus exposés, plus vulnérables qu'ils ne l'avaient jamais été auparavant.

COW BOYS2Entre les Yahi et les ranchers blancs de la vallée qui paissaient leurs troupeaux dans la montagne yana se dessinaient des rapports géographiques qui se recoupaient et s'imbriquaient inextricablement. l'infiltration et la pression blanches étaient telles que les Yahi se voyaient confinés aux parties de leur pays qui étaient inaccessibles au bétail et aux cavaliers ce qui veut dire qu'ils étaient réduits pour vivre au pillage et au vol incessants . Ils prenaient tout ce qu'ils trouvaient . Quand il n'y avait pas de bétail , ils s'emparaient des stocks de nourriture placés dans les cabanes isolées en vue des roundups. des rassemblements annuels des bêtes qui paissaient en liberté. Chacun de ces raids voyait sans doute un ou plusieurs des leurs, un adolescent, un homme ou une femme valides, mourir d'une balle tirée par un rancher, un gardien ou un des hommes du shériff, et c'étaient là des pertes que les Yahi pouvaient difficilement se permettre. Parfois, ils réussissaient un raid d'importance et s'emparaient de plusieurs têtes de bétail et de nombreux sacs de grain. Parfois, à leur tour, ils assassinaient un Blanc, homme, femme ou enfant, ce qui entraînait toujours des représailles désastreuses .

Le 15 Août 1865, Mrs. Workman, son homme de peine, J.banks et une jeune femme COW BOYSrécemment arrivée d'Angleterre, Rosanna Smith, sont inexplicablement assassinés au ranch Workman, bien au sud du territoire yahi. Deux jours auparavant, les paisibles Indiens maidu de Big Meadows s'étaient fait attaquer et quelques-unes de leurs jeunes femmes et de leurs jeunes filles avaient été enlevées. Avec le recul, il semble impensable qu'un petit groupe de Yahi ait entrepris une opération aussi stupidement téméraire. Pourtant ils furent tenus pour responsables ... Dix sept hommes ivres de vengeance s'armérent et se mirent sous les ordres d'Anderson et de Good.

Si les Yahi venaient de retourner d'expéditions sanglantes , on pourrait imaginer qu'ils étaient sur les gardes. Or, il n'en était rien. Profitant d'une nuit sans lune, Anderson mena ses hommes jusqu'aus trois tertres, où il les déploya de telle sorte que son feu puisse empêcher toute retraite . L'attaque des Trois Tertres fut tellement bien exécutée qu'elle faillit , avant l'aube du 16 août 1865, mettre un terme définitif à l'existence des Yahi. Un feu roulant sur le village endormi qui se trouvait en contrebas, et comme il l'avait prévu, les Yahi se précipitérent vers le gué et tombérent sur le feu de Good.
Cette attaque fut la plus brillante jamais menée par Anderson. mais à part l'habituelle prise de scalps, elle dut s'embellir de certaines atrocités qui n'étaient pas coutumiéres sous les ordres d'Anderson. ( on évitera les détails!) .

CAMPO SECO 2Parmi les quelques Yahi qui purent s'échapper se trouvaient ISHI et sa mére. Ishi se rappelait cette attaque matinale, mais il ne voulut jamais en parler , peut-être parce que son père y trouva la mort.
Longtemps, longtemps après cette matinée d'août, l'emplacement du village mort portait encore de profondes blessures. Dans une scéne de carnage parmi les débris des huttes, des paniers , harpons et arcs brisés, des cadavres pourrissaient en plein air, et plus tard, encore des ossements blanchissaient.
Ce manque d'égards tout à fait anormal envers les morts suffit à prouver que les Yahi étaient dans une situation désespérée.
Et.. les attaques se succédaient en plein coeur de leur territoire ; il apparaissait évident  que les Yahi, en tant que fomenteurs de troubles, touchaient à la fin de leur carriére, car leur nombre était si réduit que le moindre engagement , la perte même d'un seul de leurs rendaient imminente leur annihilation.
VUE of campo seco 1853
Une autre expédition punitive menée par Anderson, en 1866, cette fois...Le massacre  des chasseurs Yahi fut total.
Un ou deux ans plus tard, en 1867 ou 1868, Anderson et ses hommes tuérent un nombre considérable de Yahi qu'ils trouvérent dans une caverne. Les témoignages varient quant à la date exacte et la raison particuliére pour justifier le massacre ( pour autant qu'on puisse y voir clair, il s'agissait de venger un meurtre.)
Tout ce qu'on sait de sur, c'est qu'Anderson suivit la trace des Indiens jusqu'à une caverne située à Campo Seco, au nord de Mill Creek, où il tua et scalpa trente-trois Yahi faisant un nouveau charnier de cette caverne, qui devait être évitée par la suite et par les Blancs et par les Indiens.  (...)

Le sentiment général fut que les Yahi - ces irréductibles Mill Creeks qu'Anderson etISHI PORTRAIT Good avaient juré d'exterminer- avaient péri jusqu'à la derniére femme, jusqu'au dernier nourrisson, et une chape de silence tomba sur Mill Creek, dont les anciens et légitimes habitants étaient devenus des cadavres et dont les cavernes étaient devenues des charniers.
Il est donc extraordinaire que les corps des victimes de ce dernier massacre aient complétement disparu de la caverne.
Dans les rares allusions qu'ISHI ait jamais faites, non sans réluctance, aux rites funéraires des Yahi, il a toujours laissé entendre que la crémation était la seule pratique courante et convenable. Aprés la crémation, il était d'usage de recueillir des ossemens et les cendres et de les déposer dans un creux entre les rochers au-dessus duquel on érigeait un cairn qui marquait l'emplacement.  (...)

A l'époque du massacre des Trois Tertres, ISHI était un petit enfant de 3-4 ans, capable de se rappeler l'expérience de la terreur. Lors de la boucherie de la Caverne , âge de 8-9 ans, il était peut-être assez grand pour avoir participé au nettoyage de la caverne et aux rites funéraires clandestins. Il n'a pas plus de 10 ans quand il entre dans la Longue Clandestinité au sein de laquelle il va devenir un homme.

(  à suivre...)  

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