Le MOI ne peut pas concevoir sa propre mort, nous a appris FREUD,
et encore moins la morte de l'espéce tout entiére.
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Déni : La banquise fond et nous restons de glace. Notre survie est en jeu, mais beaucoup d'entre nous semblent inconscients du danger et continuent de vivre comme si de rien n'était. Comment expliquer notre aveuglement?
Pourquoi restons-nous aussi passifs face aux menaces écologiques qui pèsent sur l'avenir de l'humanité? Justement parce qu'elles sont terrifiantes , atroces, intolérables! Depuis Freud, nous ne l'ignorons plus: c'est le principe de plaisir, et non celui de la réalité, qui guide la vie psychique. Et pour vivre avec le mons d'angoisses possible, nous avons besoin de nous penser éternels dans un univers stable. Même si une partie de nous sait parfaitement qu'il s'agit d'une illusion. Une perspective aussi dérangeante que celle du réchauffement , qui va irrémédiablement bouleverser notre façon de vivre et la rendre nettement moins agréable, ne peut que nous donner envie de crier :
< Mensonges, tous ces chiffres qui disent que la planéte est en danger!>
Personne ne peut obliger un individu à accepter une réalité dont il ne veut rien savoir. Ce que le psychisme ne peut supporter, il le refoule, il le chasse da son champ de perception.
ET SI C' ETAIT UN CANULAR ?
Un autre obstacle à la prise de conscience: la transformation du réchauffement climatique en une scéne de débat où il y aurait des "pour" et des "contres". L'aspect polémique de la question renforce notre désir de ne pas y croire . Conversation au dîner dans un hôtel club d'Agadir, au Maraoc. Une vacanciére qui veint de terminer "Etat d'urgence", le thriller écologique du romancier à succés Michael crichton, interpelle la tablée :
< Vous y croyez, vous, au réchauffement climatique? Parce que moi, non! Le climat a toujours connu des variations , des glaciations, des réchauffements. Alors, la banquise qui fond, c'est peut être jusqte un phénoméne cyclique. D'ailleurs, les experts ne sont même pas d'accord entre eux! >
Des industriels et des pétroliers s'efforcent effectivement de faire passer le réchauffement climatique pour une imposture et financent des scientifiques et des intellectuels qui vont dans leur sens. C'est ainsi que le best seller violemment antiécolo de M.C a été salué par Christopher Demuth , président de l'American Enterprise Institute for Public policy Research, à sa sortie. Ni les politiques ni les états n'ont démenti...
De quoi semer le doute dans nos esprits incrédules.
NOS SENS NOUS TROMPENT
" Le réchauffement climatique ? Moi, je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois et, pour le moment, je gèle. " Julien fait partie de ces gens cultivés qui s'informent. Pourtant, cette catastrophe annoncée, il n'arrive pas à l'intégrer intellectuellement. Il n'est pas le seul à raisonner ainsi .
< L'homme est la mesure de toute chose, déclarait le philosophe sophiste Protagoras, contemporain de Platon. chacun de nous est la mesure de ce qui est, et de ce qui n'est pas. >
Autrement dit, nous avons tous tendance à croire en premier lieu le témoignage de nos sens . Bien que Descartes nous ait appris à nous méfier d'eux. ...
Patinant sur le trottoir gelé , il ne nous viendrait pas à l'idée de nous demander si, aux antipodes, les kangourous n'ont pas trop cahuds... Quelques semaines plus tard, le thermométre remonte. Nous transpirons sous notre bonnet en laine. Pas normale, cette chaleur . Panique à bord, la planéte court à sa perte. Puis nous oublions.....
Comment nous représenter une menace si abstraite? Devons nous trembler pour ces ours polaires en perdition sur la banquise en lambeaux? Devons nous craindre la disparition du chauffage l'hiver et de la clim l'été? La villa familiale va t'elle disparaitre sous les flôts bleus de l'Atlantique? Allons nous nous asphyxier et rôtir dans un univers devenu irrespirable?
Pour réagir nous aurions besoin d'images précises du sort qui nous guette. Or nous n'avons que des chiffres et d'austéres graphiques.
Et, complication supplémentaire, tandis que des spécialistes nous parlent de l'effet désastreux sur le climat des combustibles fossiles ( pétrole, gaz) d'autres nous annoncent un second désastre : la pénurie des matiéres premiéres, l'épuisement des gisements de gaz et des puits de pétrole. Comment s'y retrouver ? Où se situe le vrai risque? Dois je pleurer la planéte qui se meurt un peu plus chaque fois que je ais le plein d'essence? Me lamenter sur un inéluctable retour à l'âge de pierre, sans automobile, sans avion, sans confort moderne?
( article lu sur un spécial Ecologie: de Isabelle taubes)
A SUIVRE !!!!!!